Parce que je n’aurai jamais cru le dire, mais je repense à la secondaire.
Il y a dans ces souvenirs une tendresse particulière, une chaleur qui persiste malgré les années. C’était une époque suspendue, un entre-deux fragile entre l’innocence de l’enfance et les responsabilités de l’âge adulte.
On se souvient des couloirs bruyants, où les éclats de rire se mêlaient aux chuchotements complices. Chaque sonnerie résonnait comme une promesse d’aventure : une nouvelle leçon, une conversation volée durant le cours et ces fameuses pauses où tout semblait possible. Les amitiés se formaient et se défaisaient, mais certaines, contre toute attente, ont survécu au passage du temps.
Il y avait aussi ces professeurs qui, parfois sans le savoir, nous marquaient profondément. Qu’il s’agisse de leur passion contagieuse pour une matière ou d’un mot bienveillant glissé au bon moment, leur influence persiste encore, discrètement gravée en nous.
La nostalgie de la secondaire, c’est aussi celle des petits rituels : l’excitation des fêtes scolaires,des portes ouvertes, l’appréhension des examens, ou ces interminables débats dans la cour sur des sujets qui nous semblaient alors d’une importance capitale.
Et puis, il y avait cet étrange sentiment d’urgence à vouloir grandir, à rêver de liberté, sans savoir qu’un jour, on regarderait en arrière, un peu de tristesse dans les yeux. On se surprend à sourire en repensant aux premiers amours maladroits mais si sincères, aux blagues qui faisaient rire toute la classe, ou aux moments de solitude passagère qui nous ont appris à nous connaître.
Aujourd’hui, ces souvenirs brillent comme des lucioles dans l’obscurité. Ils rappellent que, malgré les incertitudes de cette époque, la secondaire était une mosaïque de moments précieux. Une époque où l’on apprenait, souvent à nos dépens, à devenir soi-même.
La dure réalité des études supérieures, un quotidien devenu banal alors qu’il nous semblait fatal. Des amitiés si simples mais toujours multiples, liées dans un élan d’affections subtiles, voilà la mélancolie qu’on partagera quand cette étape de notre nouvelle vie sera finie.
Alors merci à ces professeurs qui me donnaient envie d’apprendre. A ceux qui m’ont poussée vers le haut alors que le fardeau du manque de confiance en moi s’en allait bientôt. C’est grâce à vous, héros de mon quotidien, que j’ai trouvé la voie de ce chemin que j’apprécie tant, celle des études supérieures.
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