Le tourbillon des illusions selon Jean-Jacques Goldman
À l’occasion d’un bal fastueux rassemblant toute la noblesse, Manon croise un beau lieutenant, si différent des autres à ses yeux. Il lui souffle un compliment : « tu es bien jolie » ; ces quatre mots, elle y croit, elle se sent troublée, comme élevée à un rang qui n’est pas le sien …
Cela représente, pour Manon, un événement majeur de sa pauvre existence, mais pourtant une banalité dans la bouche de son enchanteur.
Manon vieillit, mais ce souvenir reste ancré en elle, comme si les violons continuaient de tourner inlassablement.
En somme, ils tournent pour souligner l’importance de ce moment fugace dans la vie de Manon, et pour rappeler que certains souvenirs restent gravés à jamais, même lorsque les années passent
Goldman a réussi à nous embarquer dans un récit où romantisme et nostalgie se mêlent. La musique de style médiévale et la ritournelle des violons nous emmènent dans une ronde folle qui semble refléter l’emballement des émotions de la jeune Manon …Une ronde de l’espoir ! Espoir de sortir de sa condition ? De sortir de l’asservissement ?
Le clip de cette chanson suit la même cadence …On y voit l’artiste comme « spectateur » de toute cette tranche de vie : le bal, le travail en cuisine, la ronde des danseurs et … La rencontre.
Tout y est : costumes, musiques, attitudes … Il renforce davantage le poids du texte ; ne vit-on pas, l’espace de quelques minutes, dans la peau de Manon ? On vibre avec elle et finalement … On souffre avec elle.