C’était mieux avant.

Oui, c’était mieux avant…
Enfin, c’est ce qu’on aime à croire.
Car au fond, on ne regrette pas vraiment les téléphones à clapet, ni l’absence des outils instantanés qui les accompagnent.

Ce qu’on regrette, c’est un état d’esprit : celui d’un futur qu’on imaginait meilleur, où chaque nouvelle invention était une promesse, où les crises écologique, économique, politique n’occupaient pas chaque débat.

Aujourd’hui, tout est immédiat, mais cette immédiateté a tué la magie du quotidien.
On ne compte plus les jours jusqu’au prochain épisode d’une série, on l’avale en une nuit. On ne se perd plus dans les rues, le nez dans un plan froissé mais on suit une voix robotique qui nous dicte chaque virage.
Même nos souvenirs se ternissent, noyés dans un flot de notifications et de photos stockées qu’on ne regarde souvent jamais.

Alors oui, c’était peut-être mieux avant.
Mais pas seulement parce que tout semblait plus simple ou plus beau, mais parce qu’on prenait le temps d’attendre, de savourer et de se tromper.

Peut-être que la vraie nostalgie, ce n’est pas celle des objets ou des tendances, mais celle d’une patience disparue, avec l’art de vivre pleinement chaque instant.